Entre une croissance atone, l’érosion de la rente pétrogazière et des déficits jumeaux significatifs, la situation macroéconomique inquiète. Pour l’instant, les réserves de change restent confortables mais la vitesse et l’amplitude de leur contraction constituent une source de vulnérabilité majeure à court-moyen terme. En outre, si certaines décisions laissent entrevoir un changement d’orientation dans la politique du gouvernement après des années de protectionnisme économique, ces avancées restent encore trop timides au regard des défis à relever et peu efficaces tant que le climat des affaires ne se sera pas stabilisé.
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À moyen terme, la croissance économique devrait rester relativement stable, avec 2,2 % en 2020 et 1,8 % en 2021. Les autorités ont un ambitieux plan de réformes structurelles visant à simplifier la réglementation relative aux entreprises, améliorer la gouvernance et la transparence, réformer le régime de retraite et moderniser le secteur financier. Ce plan s’appuie sur les efforts déjà réalisés pour améliorer le climat des affaires, dont l’ouverture du fret maritime et aérien au secteur privé.
Le bas niveau d’endettement extérieur et les substantielles réserves de change devraient permettre au pays de résister aux chocs et de mettre en oeuvre des réformes sans sacrifier ses programmes sociaux. La dette extérieure reste négligeable (moins de 2 % du PIB), mais la dette intérieure hors garanties est passée de 7,2 % du PIB en 2015 à plus de 26 % en 2018.
Les réserves officielles de change sont passées de 114,1 milliards USD (22,5 mois d’importation) fin 2016 à 79,8 milliards USD (16 mois) en fin 2018. L’activité économique en 2019 et 2020 sera freinée par la forte baisse des dépenses publiques d’investissement et l’incertitude politique. À court terme, le principal défi est de continuer à assurer la stabilité des prix et faire face aux pressions inflationnistes dans un environnement de surplus substantiels et persistants de liquidités.