Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique qui permet de mesurer les richesses créées dans un pays au cours d’une période donnée.
PIB en volume ou en valeur ?
En valeur, on parle de PIB nominal, c’est-à-dire non corrigé de l’inflation. Pour mesurer la croissance, on doit éliminer l’impact de l’inflation et calculer le PIB en volume (ou PIB réel ou encore à prix constants).
Le PIB réel (ou en volume ) est la valeur du PIB tenant compte des variations de prix, c’est-à-dire de l’inflation. Le PIB réel a l’avantage de ne mesurer que les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et de services. En effet, en observant uniquement le PIB en valeur (ou nominal ou à prix courants), on ne peut déterminer si la hausse de cet indicateur provient d’une hausse des prix, d’une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.
Le PIB peut être restructuré en différentes composantes pour analyser le fonctionnement d’une économie. On parle d’approche du PIB par la production, par les revenus ou par la demande. Les trois optiques convergent vers le même chiffre.
1-L’approche par la production des unités résidentes permet de mieux saisir la provenance de la richesse créée en particulier les contributions par secteur d’activité (construction, industrie…) ou par type d’acteurs économiques (privés, publics, associatifs). Selon cette méthode, le PIB se calcule en additionnant les valeurs ajoutées des agents économiques publics et privés.
Dans ce cas : PIB aux prix du marché = ∑ valeurs ajoutées (production réellement réalisée par tous les agents économiques) + impôts sur les produits (TVA+ droits et taxes sur les importations) – subventions sur les produits. |
2-L’approche par les revenus permet de mettre en évidence la répartition de la richesse créée entre les salariés, l’Etat et les entreprises. Le PIB correspond alors à la rémunération des salariés, aux impôts perçus par l’Etat sur la production et les importations (corrigés des subventions reversées) et aux excédents d’exploitation dégagés par les entreprises.
PIB aux prix du marché = Rémunération des salariés + EBE (et revenus mixtes) + Impôts (sur la production et les importations) – subventions. |
En effet, toute la richesse créée est redistribuée sous forme de revenus primaires (salaires pour les salariés, EBE pour les sociétés, revenus mixtes pour les indépendants) ; la différence entre les impôts sur la production et les importations et les subventions correspond à une sorte de revenu primaire puisqu’elle est prélevée sur la valeur ajoutée créée (voir répartition de la valeur ajoutée en classe de seconde ou de première) comme la rémunération des salariés pour calculer l’EBE. Autre explication : les revenus primaires proviennent du partage de la valeur ajoutée calculée au prix de base (cf ci-dessus) ; pour obtenir la somme des valeurs ajoutées au prix du marché, il faut rajouter à la somme des revenus primaires le supplément payé du fait de ces impôts (nets des subventions) sur la production et les importations.
3-L’approche par la demande (dépenses) met en relief la manière dont la richesse produite a été utilisée : dans la consommation, dans l’investissement, dans la constitution de stocks ou par sa monétisation à l’étranger (solde des échanges extérieurs). Cette approche permet souvent de modéliser et piloter les politiques économiques conjoncturelles (relance par la demande des ménages, soutien à l’investissement, d’évaluation ou revalorisation de la devise nationale…)
PIB aux prix du marché = Dépenses de consommation finale + ABFF (FBCF) + exportations – importations |
En effet, la demande provient soit des unités résidentes pour la consommation ou pour l’ investissement, soit des unités non résidentes (cette demande correspond donc à l’exportation qu’il faut ajouter à la demande intérieure). Cependant, une partie de la demande intérieure peut être satisfaite par des unités non résidentes (il s’agit donc des importations qu’il faut enlever de la richesse créée par les unités résidentes).
On pourrait penser que le P.I.B. n’intègre pas l’économie souterraine mais les statisticiens s’efforcent de l’intégrer. Ils tiennent compte de la fraude et de l’évasion fiscale (à partir de données des contrôles fiscaux), du travail au noir.
L’Office National des Statistiques (ONS) est l’Institution Centrale des Statistiques de l’Algérie. Elle est chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information statistique socio-économique.
Cette série de comptes consolidés de la Nation est confectionnée par référence au Système des Comptes Economiques Algériens (SCEA) et présentée en valeurs nominales. Pour des besoins de comparabilité internationale, cette série de comptes économiques est accompagnée par quelques comptes normalisés élaborés selon le Système de la Comptabilité Nationale des Nations Unies (SCN).
Dans sa délimitation du champ de la production, le Systèmes des comptes économiques algériens (SCEA) considère comme productif les secteurs suivants :
Le SCN qui est un système normalisé adopte une définition plus extensive du champ de la production. En plus des activités considérées comme productives par le SCEA, le SCN ( Système de comptabilité nationale), le système international adopté par l’ONU, intègre aussi les activités des Administrations Publiques, des Institutions Financières, des Affaires Immobilières, et des services domestiques. L’agrégat fondamental du SCEA est la Production Intérieure Brute (PIB). Pour le SCN, l’agrégat fondamental est par excellence le PIB.
En somme, et par juxtaposition des champs de production de deux systèmes de comptabilité nationale, le passage de la PIB (SCEA) au PIB (SCN) se fait de la manière suivante : Le PIB = La PIB (+) VA des Administrations Publiques (Administrations centrales, collectivités locales, établissements publics à caractère administratif, sécurité sociale) (+) VA des Institutions Financières (banques et entreprises d’assurances) (+) VA des Affaires Immobilières (+) Ajustements liés à la Production Imputée de Services Bancaires et à la consommation de services non productifs.
Le compte de production : En ressources, on retrouve la production et en emplois les consommations intermédiaires. Il se solde par la valeur ajoutée qui représente la richesse créée.
Le compte d’exploitation : ce compte sert à la répartition primaire de la valeur ajoutée. En ressources nous retrouvons la valeur ajoutée et éventuellement les subventions d’exploitation reçues par l’entreprise. Cette valeur ajoutée servira à la rémunération des facteurs de production. Une partie va servir pour rémunérer le facteur travail sous forme de RS, une partie va être utilisée pour la rémunération du facteur capital sous forme d’amortissements (consommation de fonds fixes, et une autre partie pour la rémunération de l’Etat sous forme d’impôts indirects. Appelé excédent net d’exploitation, le reste qui est le solde du compte d’exploitation représente le revenu primaire.
Outre les comptes de production et d’exploitation par secteurs d’activité et secteurs juridiques ; les comptes économiques incluent les huit comptes consolidés de la Nation présentés selon le SCEA :
Pour les besoins de comparabilité internationale, trois comptes supplémentaires sont confectionnés selon les recommandations du Système de Comptabilité Nationale (SCN) des Nations Unies. Il s’agit :
Le Système de Comptabilité Nationale des Nations Unies (SCN) recommande fortement au niveau de son chapitre XVI la tenue d’une comptabilité à prix constants. Autrement dit, de procéder au partage « volume-prix » des valeurs courantes.
Ce partage volume-prix est indispensable, notamment dans un contexte d’inflation, pour neutraliser les effets prix sur les valeurs et mettre en évidence l’évolution des volumes. En sus de l’avantage lié à l’évaluation des volumes et in fine des croissances sectorielles et globale, le SCN note que la partage volume-prix « permet de procéder à un contrôle global de la cohérence numérique et de la fiabilité de l’ensemble des mesures » (SCN 1993, 16.4) Toutefois, il n’est pas aisé de procéder au partage volume-prix pour l’ensemble des opérations économiques. En effet, la réalisation du partage volume-prix des opérations de répartition et les opérations financières est complexe. Dans la quasi-totalité des cas, ce partage se fait pour les opérations sur les biens et services (production, consommations intermédiaires, consommation finale, FBCF, importations, exportations). C’est la raison pour laquelle nous avons effectué ce partage volume-prix pour le Produit Intérieur Brut (PIB) dans ses optiques production et dépenses.
La double évaluation du PIB, par dans une optique de production et par l’optique de demande (dépenses) moyennant des arbitrages et un calage, fournit plus de robustesse au partage volume-prix.
Bien évidemment, ce travail exige la disponibilité d’une batterie cohérente et intégrée d’indicateurs de volume et de prix et ce, pour l’ensemble des branches de l’économie nationale et l’ensemble des opérations sur biens et services. Une partie importante de cette batterie d’indicateurs infra annuels est produite par l’ONS. On peut citer l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), l’Indice des Prix à la Production Industrielle (IPPI), l’Indice des Valeurs Unitaires (IVU) à l’importation de marchandises, l’Indice de la Production produits par les secteurs ou élaborés par l’ONS à travers les statistiques de base émanant des secteurs (Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’Energie et des Mines, Ministère des Transports, Ministère de l’Habitat,…etc.).
Signalant au passage que la notion du volume est sensiblement différente de celle des quantités, puisque dans l’évaluation de la variation de l’indice volume, l’ « effet qualité » est pris en charge, ce qui n’est pas le cas dans les indices quantités.
Enfin, iI y a lieu de noter que pour chaque exercice (n), les évaluations de la variation des volumes et des prix sont été réalisées par rapport à l’exercice (n-1) et non pas par rapport à une année de base fixée. Sur cet aspect, le SCN note « Les variations du volume du PIB sont toujours calculées en recalculant les valeurs des différentes composantes du PIB à prix constants, soit de l’année précédente, soit d’une quelconque année de base fixe. On désigne donc fréquemment la mesure en volume du PIB comme étant le « PIB à prix constants »
Sources : ONS